Femme amérindienne
Femme amérindienne, issue de la série « Amérindiens », sculptures inspirées des photographies d’amérindiens d’Edward Curtis Légèrement plus grandes que nature, ces sculptures sont une longue méditation sur le visage. Trois âges sont représentés, trois femmes et deux hommes. Ce travail est une réflexion sur la manière de présenter des personnes disparues. La sculpture est par essence une représentation « morte », figée, mais elle signifie pourtant la vie, comme le théâtre antique, le masque et la plupart des arts, la sculpture est donc intimement liée à la manière dont nous vivons avec la mémoire d’êtres disparus. En l’occurrence il s’agit ici de personnes appartenants des peuples que nôtre civilisation a écrasés, la question qui se pose est donc la mémoire et la reconnaissance à postériori d’une humanité qui nous considère par delà sa destruction. Ce travail a fait partie d’un projet plus vaste, l’installation « Le dit de l’arbre » et le spectacle « Rivages d’outre-monde », inspirés par le fameux « Discours de Seattle ». La difficulté de cette recherche a consisté à comprendre la singularité de visages de type extra-européens, tout en évitant les stéréotypes ethniques, et la carricature. Cette sculpture représente une jeune femme, elle est grave et douce, son visage est néanmoins marqué par des vides, absences qui soulignent cette ente-deux de la mémoire. Les photographies sont prises alors que les sculptures n’étaient pas encore coulées: les visages sont encore à l’état de cires.