Etres du rêve

Veau d’or |Bouddha Flottant |Barque funéraire Le Cycliste | Bouddha incandescent

Cette série est un travail commencé depuis plusieurs années, qui tente d’aborder les relations entre rêve et réalité. Par delà l’opposition convenue, on se rend compte que nous peuplons le monde de nos rêves, nous enchantons le monde au travers d’un regard qui ne s’arrête pas à la stricte perception du réel, mais qui voie au delà, qui pré-sent les choses avant qu’elles n’advienne, qui les désire, les cherche, les devine. Qu’est-ce que regarder sinon tenter de perce-voir, tenter de percer notre aveuglement? Pourrions nous seulement regarder au préalable une question ne nous était posée? Peut-être bien que le rêve inaugure pour reprendre les mot de Gaston Bachelard, peut-être bien que le rêve nous est nécessaire pour percevoir le monde? Ce que nous tenons pour des certitudes apparait comme des croyances insensées pour du point de vue d’une autre culture, et réciproquement. Peut-être bien que nous peuplons chaque chose, chaque lieu, chaque être de nos rêves, et que cela est nécessaire à toute pensée vivante. Car le rêve a une réalité dès lors qu’il est incarné dans un lieu, un objet ou une œuvre d’art: nous habitons nos rêves autant que nos rêves nous habitent.  Foucault appelait à une science de l’hétérotopie, une telle science serait une science des relations entre rêve et réalité. Mais l’art n’est-il pas en soi une telle science? Une tentative de connaitre, comprendre ou tout du moins saisir un instant ces rêves impalpables qui nous animent et glissent entre nos doigts.

J’ai emprunté le titre de ces série aux aborigènes d’Australie pour qui les êtres du rêves sont l’essence même du monde.

 

Bronze, Fonderie de Portonville.
Patines, Pascal Lelay.
Photographies, Mustapha Azéroual.
Sculpture VINCENT.
Certaines de ces sculptures sont exposées actuellement Galerie Bréhéret à Paris